Waverly Hills Sanatorium : Une Institution Marqué par la Tragédie et la Maladie
Le Waverly Hills Sanatorium, situé à Louisville, Kentucky, est bien plus qu’une simple structure abandonnée ; c’est un monument à l’histoire sombre de la tuberculose et aux tentatives désespérées de la médecine moderne pour la juguler. Érigé au début du XXe siècle, ce complexe hospitalier fut conçu pour isoler et traiter les patients atteints de la « peste blanche », une maladie qui décimait des populations entières.
Initialement, en 1910, Waverly Hills n’était qu’une installation modeste avec une capacité de 50 lits, mais la virulence de l’épidémie de tuberculose contraint à une expansion massive. En 1926, le sanatorium se transforma en un imposant édifice de cinq étages, capable d’accueillir plus de 400 patients. L’architecture du bâtiment fut spécifiquement pensée pour maximiser l’exposition au soleil et à l’air frais, des méthodes de traitement alors considérées comme essentielles, même si leur efficacité était limitée face à la progression implacable de la maladie.
Les traitements administrés à Waverly Hills étaient souvent invasifs et primitifs selon les normes actuelles. Les pneumothorax artificiels, les thoracoplasties (ablation de côtes pour provoquer l’effondrement d’un poumon) et d’autres interventions chirurgicales radicales étaient monnaie courante. Le taux de mortalité était alarmant, et les estimations varient, mais on parle de milliers de décès au fil des décennies d’opération du sanatorium. Cette morbidité élevée a donné naissance à de nombreuses légendes urbaines et à la réputation de Waverly Hills comme l’un des lieux les plus hantés d’Amérique.
Un élément notable de son infrastructure est le » Body Chute » ou « Tunnel de la Mort », un tunnel souterrain de 150 mètres. Ce passage fut construit pour discrètement évacuer les corps des défunts afin de ne pas demoraliser les autres patients. Cette solution macabre témoigne de l’ampleur du nombre de décès quotidiens et de l’isolement extrême dans lequel les patients vivaient et mouraient.
Avec l’avènement des antibiotiques dans les années 1940 et 1950, notamment la streptomycine, la tuberculose devint une maladie traitable. Le besoin de sanatoriums déclina drastiquement. Waverly Hills ferma ses portes en 1961. L’établissement fut ensuite brièvement converti en une maison de retraite gériatrique sous le nom de Woodhaven Medical Services, mais des allégations de mauvais traitements envers les patients et de négligence ont conduit à sa fermeture définitive en 1982.
Aujourd’hui, Waverly Hills attire principalement les enquêteurs du paranormal et les amateurs d’ urbex (exploration urbaine). Sa structure imposante et décrépite, associée à son histoire de souffrance et de mort, en fait un sujet fascinant pour quiconque s’intéresse aux lieux imprégnés d’une énergie résiduelle. Les témoignages de phénomènes inexpliqués y abondent, allant des voix désincarnées aux apparitions spectrales.
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